Cross en parapente sur le plateau du Larzac
Je dors avec la Tortuga sur le décollage de Brunas au dessus de Millau. Je suis depuis quelques jours à l’affut d’un bon vol de distance en parapente.

Dimanche 14 juillet, Meteo blue et Wind finder annoncent du NE en 15 et 25 km/h, forcissant en fin d’après-midi. Meteo parapente annonce des plafs a 3000m entre 16 et 18h… La journée devrait être favorable au vol libre…
Dès le matin, je suis aux aguets et regarde les conditions se mettre en place.
Le vent est bien Nord Est. Vers 10h, je décide faire un vol en partant du déco Est.
Je gratte un peu sur la crête orientée Nord Est, à gauche en sortant du déco. Puis me dirige vers le Nord – les grandes crêtes du Sud de Millau – pour essayer de monter…
Le panorama est magique, je vois la cascade sur une coulée verte de mousse, les falaises impressionnants bloc de granit blanc et orange, mais elles sont encore à l’ombre… Impossible de remonter.
J’apprécie le paysage autant que possible et vais me poser en bas. Un petit plouf du matin, ça rappelle que rien n’est jamais gagné dans ce sport.
Je remonte avec un Niçois de passage et Frank qui pilote une IOTA jaune.
Je me cale dans « la Tortuga », mon van et mange un morceau en regardant les balises météo. Est-ce que les conditions météo vont permettre de faire un vol de distance en parapente ?
La pioupiou de Brunas est sur ce lien.
Vers midi, je vais sur le décollage de Brunas voir les conditions. J’entends deux pilotes parler d’aller vers le Vigan. Je discute un peu et m’informe sur les zones aériennes.
La plupart des zones R sont inactives les week-ends. On peut aller vers le sud jusqu’à la Séranne sans trop de problèmes.
Plusieurs membres du club : les ailes de la Séranne sont là – Seb, avec une Bonanza 2, Bronco avec une Delta 2, Mateo avec une Artik rouge et Pierre avec une Mentor 4. Ils partent en cross et m’invitent à les suivre. Je peux me caler sur leur fréquence radio.
Ravi de partir crosser avec des locaux, j’entre les 143.250 Mhz et court chercher mon matos. Il ne faut pas tarder à décoller car c’est déjà un peu fort.
Sur une bonne bouffe de vent, on part l’un après l’autre. Sous le vent en sortie de décollage, turbulences, on est secoués.

Vers les antennes, Pierre trouve un thermique. Il enroule et monte vite. Je me place et trouve du 3m/s, je le suis jusqu’à 1600m. On enroule en se décalant sur le plateau.
La ville rétrécit, les antennes aussi. Les autres voiles dessous sembles toutes petites.
On plafonne un peu. Seb et Branco se font satelliser devant nous, plutôt au-dessus de la ville. Je les suis et on monte jusqu’à 2000m. On se retrouve à 4 dans les cieux, une voile blanche, une jaune, une bleu et la mienne mauve…

Seb, le plus chevronné, donne le signal et on part sur le plateau. Sous nos pieds, ça défile… Le vent souffle fort dans notre dos.
En avançant, je suis un gros thermique qui me maintient à 2200m.
On avance vite. J’entends Bronco dire à la radio : « J’avance a 70km/h » et Seb lui répond : « Quand on sera à 100, on se pose ».
Ou quand on voit la mer ! dit Pierre.
dit Pierre.
Les conditions sont fortes. On pense tous qu’il va être plus prudent de renoncer avant que ça forcisse pour de bon et qu’on se retrouve pris au piège.
Quelques kilomètres plus loin, en longeant l’autoroute, on survole le cirque de Sainte Eulalie de Cernon. Lorsque le vent en NO, la petite vallée canalise le vent et de gros déclenchements thermiques permettent de refaire le plaf.
Mais aujourd’hui, le vent est tendance Nord, Nord Est.

Le cirque est sous le vent du plateau. J’arrive assez haut – vers 1300m – et dégringole jusqu’à Branco qui enroule un petit thermique tordu et turbulent.
Vent de face, nous somme braiment contrés, je n’avance par moments qu’a 3 km/h de vitesse sol… Autant dire que je ne suis pas très à l’aise. J’aimerai éviter un vrac si possible. En s’acharnant, j’arrive à m’extraire et remonter a 1500.
Devant Seb et Branco ont pris la décision d’aller se poser… Pas de veine. Juste quand j’ai trouvé la bonne pompe dans la plaine aride… « Seb posé », « Branco et Pierre posés ». Je vois le rond-point de l’autoroute. Les deux ailes au sol. Je fais quelques virages et vais aussi me poser.
Inutile de continuer seul. On aura voler le temps d’un thermique et demi.

Le vent a tendance à s’accélérer en descendant vers le sud du plateau. Sans prendre garde, il est facile de se retrouver dans des situations dangereuses. Voler en arrière, se poser en reculant… D’autant plus qu’après le Ceylar, le plateau descend en pente raide vers les gorges de Lodève. Se poser en arrière dans des gorges laisse probablement un mauvais souvenir.

Là, on a tous le sourire en attendant la navette de retour. C’est Etienne au volant, autre membre du club qui a judicieusement renoncé à voler. On roule jusqu’à Brunas en liant connaissance. Lors de mon prochain passage dans le coin, j’espère qu’on revolera ensemble.
Plus tard dans l’aprèm, une voiture de pompiers monte à Brunas… Accident ? Le vent a beaucoup forci… Les biplaces ont du mal à avancer.
Renoncer au cross et arrêter voler aura été la bonne décision, la plus sage en tout cas.
En vol, je n’ai pas pu prendre de belle photos. Difficile de lâcher les commandes pour ce vol…
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